Brasil - até logo
- Céline Ferreira
- 24 déc. 2014
- 5 min de lecture
Lieux visités: Rio de Janeiro - Buzios - Vitoria - Salvador - Lencois - Chiapada Diamantina - Recife - Olinda - Fortaleza - Jericoacoara - Sao Luis
En commençant ce tour du monde par le Brésil, j'avais prévu d'y rester 3 semaines voire 1 mois. La vérité est que j'y ai passé mes 2 premiers mois, et que je sais déjà que j'y reviendrai!
Alors qu'on pourrait se dire que: "10 mois de voyage, c'est long", je me dis tous les jours que c'est bien trop court, et je passe mon temps à sacrifier des destinations que j'aurais voulu explorer.
Au cours de mon humble expérience, je vous partage donc ce que j'ai appris et ce qui m'a surprise/émerveillée au Brésil.
Les paysages
Au vue de la taille du pays (plus grand que l'Europe toute entière), la diversité des ses paysages est sûrement la chose qui vous marquera en premier lieu en arrivant au Brésil.
Festival de couleurs et d'enchantement, il y en a pour tous les goûts et vous ne pourrez que tomber sous son charme.
Population
Les brésiliens sont un peuple extrêmement positif, qui possède la danse et la fête dans leur sang, les français n'étant pas connus pour être les plus optimistes qui soient (appréciez l'euphémisme), rien que pour ça le dépaysement est total et relève de l'émerveillement. Vous serez d'ailleurs ravis d'être accueilli dans un pays où les gens sont toujours joyeux, décontractés, où les personnes sont souriantes et ne se prennent pas au sérieux.
Situation politico-économique
En ce qui concerne la situation politico-économique, le Brésil est un pays en plein développement, et s'accompagne donc des avantages et inconvénients qui lui sont liés.
Le chômage est très bas, mais parallèlement à cela on remarque très vite que l'emploi est très précaire et que le niveau d'éducation est assez faible (et en partie voulu d'ailleurs puisque cela avantage considérablement le parti au pouvoir, dirigé par Dilma Rousseff, actuelle présidente).
Pour vous en donner quelques exemples:
* 700 reais (soit environ 250€) est le salaire minimum, et même si la misère tend à disparaître, le niveau de pauvreté est encore très élevé, et les favelas sont un sujet assez taboo
* L'emploi est désorganisé et il n'est pas rare de voir 5 personnes en caisse par exemple pour encaisser une seule et même personne
(une pour passer les articles, une pour peser les fruits et légumes, 2 pour mettre vos articles dans des sachets, et 2 pour ranger les chariots)...
Ce n'est d'ailleurs que très récemment (grâce à l'ex président Lula) que le Brésil a vu émerger une classe moyenne, qui s'estime à 40 millions de personnes aujourd'hui. Lula a fait évoluer le Brésil en 10 ans plus que durant toute son histoire; bien que cela soit à relativiser car il a profité d'une excellente conjoncture économique où les matières premières ont décollé. C'est en partie la raison
pour laquelle les brésiliens ont élu Dilma Rousseff pour lui succéder (tous deux du Parti des travailleurs), dans l'espoir de pouvoir suivre le même schéma. Or le contexte économique n'est plus le même, et la désillusion est totale.
Et malgré cette classe moyenne en plein essor, ce qui frappe avant tout en arrivant au Brésil, est l'immense écart de richesse entre les classes qui ne cesse de se creuser, ce qui en fait évidemment un objet de convoitises et développe l'insécurité et les délits au sein du pays.
Faits intéressants:
- Les Brésiliens n'admettent pas de ne pas connaître la réponse à votre question. Demandez donc toujours votre chemin à plusieurs personnes car ils préfèreront essayer de vous aider en vous indiquant une fausse route, plutôt que d'admettre qu'ils ne savent pas où cela se trouve.
- La vie est très chère (compter environ 40€ par jour), surtout en matière d'alimentation, contrairement à ce que l'on pourrait penser.
- Au Brésil on ne vote pas pour des idées ou des réformes, mais seulement pour une personne et son parti. (Les candidats à la présidentielle fin octobre n'avaient même pas de programme avant d'être élu!)
- On ne jette pas le papier dans les toilettes. Forcément ça pourrait boucher les tuyaux. Vous ferez donc profiter de toutes ces charmantes odeurs en jetant le papier dans la poubelle (sans couvercle évidemment) - Depuis le début de ce voyage je voyais toujours un jet d'eau à côté des toilettes. Et moi qui pensais que c'était pour se rincer les pieds en revenant de la plage, que nenni! Les Brésiliens se font l'équivalent d'un lavement à chaque passage aux toilettes. Le chic à la brésilienne.
- Vous paierez souvent plus cher que les brésiliens, simplement parce que vous êtes un gringo.
- Pour voyager au Brésil, 2 options s'offrent à vous. Le train ayant été délaissé au profit du développement routier, le bus et l'avion sont les 2 moyens les plus courants de se déplacer dans le pays (le bus est bon marché, mais au delà de 10h de bus, il est au final souvent plus économique d'utiliser l'avion, qui peut s'avérer des fois très bon marché). Pour cela vous avez plusieurs compagnies (Azul, Avianca, Tam et Gol sont les plus sûres) et la meilleure façon de comparer les prix est de passer par le site www.decolar.com, qui vous donne aussi les tendances des prix des avions sur tout le mois, ce qui vous permet d'obtenir le meilleur tarif.
- Pour ce qui est des bus, vous pouvez vous rendre sur le site www.clickbus.com qui recense toutes les gares routières du pays (appelées Rodoviaria).
- Les gens et les commerces affichent clairement leurs intentions politiques. Essayez de ne pas faire de même et de vous éviter des tensions inutiles.
- Les Brésiliens ont connu la première manifestation de toute leur histoire en juin dernier. Ils n'ont pas cette culture de descendre dans la rue comme les Français. Résultat: Malgré une réelle intention de démontrer un ras le bol total par rapport au gouvernement en place, à la corruption, à l'augmentation du coût de la vie etc., ils ont manqué d'un réel leader, leur manifestation est morte dans l'œuf ET, ils ont même réélu la même présidente contre laquelle ils ont tant protesté.
- L'insécurité est réellement présente, mais il suffit de se cantonner aux endroits touristiques et de vous fier aux recommandations de la population locale pour vous éviter ces désagréments. Marchez
toujours d'un air assuré et fier, ne portez aucun bijoux, et évitez de passer pour le touriste de base (pas d'appareil photo autour du cou par exemple).
- Lorsque vous entendez des pétards au Brésil, c'est que: 1- la drogue est arrivée, 2- les flics ont débarqué
En conclusion je vous laisserai avec cette citation de Tim Maia qui m'a été contée au détour d'une rencontre et qui résume parfaitement l'image du Brésil actuel, fait de contradictions éternelles:
"Ce pays ne peut pas fonctionner. Ici les prostitués tombent amoureuses, les proxénètes sont jaloux, les trafiquants de drogue deviennent accros, et les pauvres sont de droite."
Un coup de coeur: Jericoacoara. Ancienne ville de pêcheurs à l'extrême nord du pays, paradis de la planche à voile et du kitesurf, si vous manquez d'idées pour vos prochaines vacances, j'ai trouvé la
destination de vos rêves! Les photos parlent d'elles-mêmes.
A lire: Brésil, Guide Lonely Planet, environ 30€
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